Bernard Hœpffner


Ce jeune Dieulefitois d'environ 70 ans, mince, grand front, lunettes rondes, cheveux blancs, sourcils « en épis de seigle », sac à dos sur une épaule, bomber en cuir, boucle à l'oreille droite... a disparu au Pays de Galles, le 6 mai 2017.

Tout entier au service de la littérature, il a bousculé les langues et les cultures, traduction après traduction (de Robert Burton, Thomas Browne, Mark Twain, James Joyce, Gilbert Sorrentino, Robert Coover, Will Self, Martin Amis... et de dizaines d'autres).

En mémoire de Bernard et de son travail


- Article de l'écrivain Claro, mai 2017 : http://towardgrace.blogspot.fr/2017/05/disparition.html

- Un hommage lui a été rendu à la Maison de la Poésie (Paris) par ATLAS le 7 juin 2017.

- La presse française (Le Monde, Libération, L'Humanité, France Culture...) et anglo-saxonne ont commenté sa disparition. Anne Crignon a écrit un long portrait dans le Nouvel Observateur du 13 juillet 2017.

- Durant l'été 2017, la bibliothèque de l'École normale supérieure de Lyon a présenté sous vitrines une sélection de ses traductions.

- Un espace lui a été dédié au Salon de la revue (Paris) en octobre 2017.

- Le 25 octobre 2017, à la Maison de la Poésie (Paris), Will Self l'a longuement évoqué en compagnie de Nathalie Crom, à propos de la traduction de Requin.

- Les Assises de la traduction (Arles) l'ont évoqué par des lectures en novembre 2017.

- Gabriel Josipovici, l'un des écrivains anglais que Bernard a traduits, lui a dédié son roman The Cemetery in Barnes, a novel (Carcanet) paru en mars 2018 en Angleterre.

- Son recueil, Portrait du traducteur en escroc, a été publié par les éditions Tristram en mai 2018 (et il figure dans l'anthologie Association de malfaiteurs, 30 ans d'édition indépendante que Tristram a publié à l'occasion de l'anniversaire de leurs 30 ans d'existence).

- Les éditions Cent Pages ont publié au printemps 2018 deux traductions inédites : Splendide-Hotel de Sorrentino et L'Homme qui corrompit Hadleyburg de Mark Twain.

- Isis Von Plato et Jörn Cambreleng ont dédié à Bernard leur traduction de Cette Maudite Race humaine de MarkTwain, publiée chez Actes Sud en janvier 2018 (préface de Nancy Huston).

- Sortie au Seuil en janvier 2018 de la traduction par Bernard de Chanelle Benz, Dans la grande violence de la joie.

- Le 16 mars 2018, hommage sur le stand du Centre National des Lettres au Salon du livre, avec Will Self et Jörn Cambreleng, animé par Sylvain Bourmeau. Interprète : Marie Furthner. Lectures par Raphaël France-Kullman : Parapluie (Umbrella) ou Requin (Shark) de Will Self, dans la traduction de Bernard, aux éditions de l’Olivier ; Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain, dans la traduction de Bernard, aux éditions Tristram ; Cette maudite race humaine de Mark Twain, traduit par Isis von Plato et Jörn Cambreleng.

- Une dizaine de ses amis de Dieulefit ont constitué une association dite des « Amis de Bernard Hœpffner » dont le principal objectif est le montage d'une manifestation annuelle (« Voyage d'une langue à l'autre, Hommage à Bernard Hœpffner »). La première édition de cette manifestation s'est déroulée les 5 et 6 mai 2018 à La Halle de Dieulefit (hommage annoncé dans Libération le 5 mai).

- La publication en poche de Tom Sawyer et des Aventures de Huckleberry Finn par Tristram a suscité de nombreux papiers dans la presse (dont Le Figaro) avec mention de leur traducteur.

- Christine Taubira se félicite dans Baroque Sarabande (éditions Philippe Rey, avril 2018) de l'existence d'une retraduction de Mark Twain.

- Jean-Hubert Gaillot et Sylvie Martigny ont présenté Portrait du traducteur en escroc à la librairie Michèle Ignazy (Paris IVème) le 15 juin 2018.

- Portrait du traducteur en escroc : articles dans Le Monde du vendredi 15 juin 2018 ; dans L'Humanité du 21 juin 2018 ; dans Les Inrockuptibles par Yann Perreau le 8 juin 2018 ; sur Mediapart par Lise Wajeman le 22 juin 2018 ; dans Le Matricule des anges de juillet-août 2018. .

- Article sur Chanelle Benz, Dans la grande violence de la joie, in Le Matricule des anges, avril 2018.

- Article dans Le Temps (Suisse) août 2018 : https://www.letemps.ch/culture/traducteur-funambule-schizophrene?utm_source=facebook&utm_medium=share&utm_campaign=article

- Article dans En attendant Nadeau  : https://www.en-attendant-nadeau.fr

- Les éditions Inculte ont republié en septembre 2018 Le Secret de la Chambre de Rodinsky de Ian Sinclair et Rachel Lichtenstein, qu'avaient traduit Marie-Claude Peugeot et Bernard pour les éditions du Rocher en 2002.

- Mars 2019 : publication par les éditions Mémoire vive (de Michel Chomarat) des textes écrits pour l'hommage de mai 2018 à Dieulefit.

- 4 et 5 mai 2019 : 2ème édition de « Voyage d'une langue à l'autre » à Dieulefit, intitulée « Métamorphoses et migrations, autour de Marie Cosnay ». Marie Cosnay est la première lauréate du prix Bernard-Hœpffner Classique décerné à Saint-Nazaire par la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs.

- Article de Christine Marcandier dans Diacritik à la rentrée 2019 sur la retraduction, avec citations du Portrait du traducteur en escroc.

- Hervé Le Tellier déclare à Arnaud Laporte s'être inspiré de ses amis Édouard Levé et Bernard pour créer le personnage de Victor Miesel dans L'Anomalie.

- Prix Bernard-Hœpffner 2020 décerné à Jean-Marie Saint-Lu pour sa traduction des Œuvres complètes de Roberto Bolaňo.

- Mention de Bernard dans l'émission « La salle des machines » de Matthias Enard, avec Catherine Vasseur, début 2021.

- Avril 2021, mention des Sonnets 8, 19, 37, 81, 95, 147 traduits par Bernard dans l'appareil de notes de La Pléiade, Shakespeare,Tome VIII, Sonnets et autres poèmes.

- Mention de Bernard et de la multitude de « et » qu'il a rencontrée dans Huckleberry Finn dans l'article « Propos de traducteur de Jean-Baptiste Coursaud », dans Le Matricule des Anges, juillet 2021.

-  26 novembre 2021 : article de Xavier Houssin dans Le Monde à propos du prix Bernard-Hœpffner Classique remis à Saint-Nazaire à Rachel Ertel. Explication de la genèse du prix.

- Automne 2021 : publication par les éditions Cent Pages(Grenoble) de Félicité de Katherine Mansfield et des Sonnets de Shakespeare dans les traductions de Bernard précédemment publiées par Mille et Une Nuits.

- 16 janvier 2022 : mention dans Libération par Frédérique Roussel de Toute la famille sur la jetée du paradis, traduit par Bernard, à l'occasion de la publication d'un nouveau roman de Dermot Bolger, Une arche de lumière, chez Joëlle Losfeld.

- Janvier 2022 : retirage par les éditions Cent Pages des Sonnets de Shakespeare.

- Mars 2022 : article bio-bibliographique par Catherine Goffaux dans Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme, série sur les Passeurs culturels, n° 89, pp. 10-13.

- 25 avril 2022 : mention de Bernard par Claro dans l'émission « Affaires culturelles », France Culture, 19 heures.

- 28 mai 2022 : 3ème édition de Voyage d'une langue à l'autre à La Halle de Dieulefit. Voir le détail de la programmation sur le site.

- Mai 2022 : tirage à 60 exemplaires par Olivier Gadet de Courir les rues, battre la campagne, fendre les flots de Catherine Goffaux (présentation sous enveloppe).

- Prix Bernard-Hœpffner 2018 décerné à Guy Jouvet pour sa traduction du Voyage sentimental de Laurence Sterne chez Tristram; Prix Bernard-Hœpffner 2019 décerné à Frédéric Boyer pour sa traduction des Géorgiques de Virgile ; Prix Bernard-Hoepffner 2020 décerné à Robert Amutio et Jean-Marie Saint-Lu pour la traduction des Œuvres complètes de Roberto Bolaño ; Prix Bernard- Hœpffner 2022 décerné à Jean-Jacques Greif pour sa traduction de De Grandes Espérances de Dickens chez Tristram. (Cité à plusieurs reprises dans le Book Club de France Culture du 28 décembre 2022.)

-Bernard cité par Isabelle Ruef dans son article du Temps (Suisse) sur la traduction de Jean-Jacques Greif, « Bernard Hœpffner le disait : 'Pourquoi lit-on encore Shakespeare ou Montaigne ? Parce que ce sont des textes qui ont fondé notre langue. Les traductions, non. Elles ne fondent pas la langue. Elles sont une interprétation. Comme en musique, le diapason n’a cessé de bouger au cours des siècles'. »

-Bernard et le Portrait du traducteur en escroc sont cités p.848 de l'Histoire des traductions en langue française, Xxe siècle (dir. Bernard Banoun, Isabelle Poulin et Yves Chevrel, Verdier, 2019), parmi les traducteurs qui se mettent en scène dans des récits ou des romans, la représentation de leur profession ayant évolué depuis quelques décennies.

-Dimanche 14 mai 2023, émission « Les affinités électives » de Tewfik Hakem sur France Culture : « Qu’est-ce que Tom Sawyer peut encore nous dire de l’Amérique ? », avec Delphine Louis-Dimitrov et Hervé Le Tellier.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affinites-culturelles/qu-est-ce-que-tom-sawyer-peut-il-encore-nous-dire-de-l-amerique-1876966

- Le Monde, 5 mai 2023 :

« Il est frappant, aujourd’hui, de constater à quel point la retraduction est devenue un créneau éditorial – voire un argument en soi »,confirme Jean-Hubert Gailliot, des éditions Tristram. Dès ses débuts, cette maison a été convaincue qu’il fallait retraduire intégralement certains classiques. Elle l’a fait avec bonheur pourTristram Shandy, de Laurence Sterne (retraduit par Guy Jouvet en 1998), pour Tom Sawyer et Huckleberry Finn,de Mark Twain (par Bernard Hoepffner, 2008), puis, plus récemment,pour L’Ile au trésor, de Robert Louis Stevenson, et De grandes espérances, de Charles Dickens (par Jean-Jacques Greif, 2018 et 2022). Mais sans se douter qu’elle lançait là une véritable mode. « Le seul exemple de Mark Twain est édifiant, note Jean-Hubert Gailliot. Avant notre travail avec Bernard Hoepffner, Twain était quantité négligeable en France. Depuis, il y a eu une “Pléiade”[retraduction de Philippe Jaworski], et Gallmeister vient de sortir sa propre retraduction [par Jacques Mailhos, Litera, 850 pages, 42 euros]. Sans doute est-il plus aisé de retraduire Twain maintenant que Hoepffner a montré la voie… »

- Prix Bernard Hoepffner 2023 : à Rosana Orihuela, pour sa traduction de l'espagnol (Pérou) de José María Arguedas, Le renard d’en haut et le renard d’en bas, avant-propos de J. M. G. Le Clézio. Grevis, 384 p. Voir article de Florence Olivier dans En attendant Nadeau du 14 mars 2023.

- Revue Babel, vol.68:5, septembre 2022, pp. 621-644, « Autoportraits de traducteurs sans scrupules fictionnels et théoriques, Bernard Hoepffner, André Markowicz, Pascal Quignard » par Galyna Dranenko.


Catherine Goffaux, le 6 février 2024.